16 Septembre 2009
L'article pau dans Ouest France, me donne l'occasion de rappeler ma position sur ce
projet. Pour mémoire, avec mes collègues du Groupe Démocratie 44 nous sommes intervenus à plusieurs reprises pour regretter l'absence de travail en commun avec les autres
collectivités et dénoncer les coûts pour le département :
- 700 000 € en investissement (550 000 € pour l'acquisition des locaux et 150 000 euros pour les travaux) ;
- ainsi que 170 000 € de subvention complémentaire attribuée au comité départemental du tourisme pour seulement 4 mois de fonctionnement de la vitrine.
En année pleine, le Conseil général estime que les coûts de fonctionnement approcheront 1 000 000 €.
(source : programme d'actions touristiques 2009-2013, page 41)
La Loire Atlantique ouvre une vitrine en plein centre de Nantes. L'enjeu : faire découvrir le département aux Nantais, leur vendre séjours et visites.
Pourquoi une vitrine ? Il s'agit de dynamiser le tourisme dans un département où il pèse 20 000 emplois. La nouvelle vitrine du tourisme va vendre la Loire Atlantique de Guérande
à Ancenis, de Machecoul à Châteaubriant. Toute l'année. Elle vise en premier lieu une clientèle de proximité. "Une partie de notre clientèle est déjà ici, dans l'agglomération nantaise" rappelle
Patrick Mareschal, président du conseil général. Propos illustré par Jean-Philippe Javello, directeur du comité départemental. "J'ai l'exemple d'un hôtelier de la presqu'île guérandaise qui a
constaté une augmentation des Nantais en week-end. On arrive au bon moment", pense t-il au terme d'une saison confortée par la clientèle de proximité. "Cela va dans le sens de l'évolution des
comportements", ajoute Daniel Dupuis, le conseiller régional délégué au tourisme, "en phase" avec la démarche.
Que va t-il s'y passer ? La vitrine ne sera pas un distributeur automatique de dépliants. "Ici on se pose, on se parle, on pourra même manger" dit Béatrice Chevasse, chef du
projet, désignant l'immense table d'hôtes au milieu des locaux. La vitrine accueillera deux animations par semaine. Il sera question de vigne, de course transatlantique (La solidaire du
chocolat), d'huîtres, de sel, de vigne, de balades à vélo le long de la Loire, des canards de Ker Anas en Brière... Hier, la vitrine avait invité deux chefs, Yvonnick Briand (Sucé-sur-Erdre) et
Georges Todescho (Guenrouët) pour une animation culinaire, et des musiciens du bagad de Saint-Nazaire.
"On va amener des morceaux de Loire Atlantique à Nantes" résume le directeur du CDT (comité départemental du tourisme).
La concurrence avec Nantes. Au coeur de la ville, la vitrine occupe 120 m², allée Brancas, entre place du Commerce et croisée des trams, à 300 mètres de l'office de tourisme de
Nantes. La démarche est "complémentaire" du tourisme nantais, assure Yvon Mahé, président du comité départemental du tourisme. "Nous partageons la même volonté d'être partenaires" dit aussi
Rachel Bocher, présidente de l'office du tourisme de Nantes. "On ne vend pas les mêmes produits, explique Patrick Mareschal, Nantes, c'est le tourisme urbain, le château, les machines de l'île, ;
et nous : des produits beaucoup moins connus." Reste qu'il n'y a qu'un marché du tourisme. Concurrents donc ? "Saine émulation" préfère Patrick Mareschal.
Une seule maison du tourisme ?
C'est une interrogation du sénateur André Trillard, patron de l'opposition au conseil général : pourquoi ne pas avoir travaillé à un outil commun
avec Nantes Métropole et optimisé ainsi les moyens ?
"Deux produits différents, donc deux magasins", répond Patrick Mareschal.
"Il faudrait une grande maison du tourisme" pense cependant Rachel Bocher. Elle perçoit la vitrine de la Loire Atlantique comme "un bon début", un premier pas.
Marc LE DUC
Ouest France - 16/09/2009